Le risque d’inflation est supérieur aux États-Unis
On peut supposer que la situation en Suisse et dans la zone euro va se normaliser. Les restrictions liées à la pandémie ne cessant de s’assouplir, la consommation de services va augmenter, tandis que la demande de biens va fléchir. Toutefois, il est peu probable que la consommation de services dépasse fortement son niveau d’avant-crise. D'une part, tous les services manqués pendant la pandémie, comme les visites au restaurant, ne seront pas entièrement compensés. D’autre part, les ménages ont toujours un revenu légèrement inférieur à celui d’avant la crise.
La situation est différente aux États-Unis: le revenu disponible des ménages est nettement plus élevé qu’avant la crise en raison d’importants transferts budgétaires. Aux États-Unis, les dépenses personnelles devraient donc rester supérieures à leur niveau d’avant-crise pendant un certain temps. C’est la raison pour laquelle le risque d’une inflation durablement plus élevée est nettement plus important aux États-Unis que dans la zone euro et en Suisse.
La sortie de la politique des taux d'intérêt négatifs ne devrait donc pas être pour demain dans la zone euro et en Suisse. Le risque d'inflation est trop faible pour que les banques centrales soient incitées à relever leurs taux directeurs.